On # ses sentiments #LOL #VDM #jeudiconfession. On # ses programmes préférés #ADP #LGJ #TPMP. On politise son # avec son candidat préféré. On évenementialise son #. On l’anticipe #Sarko2017. On le pense désormais. Bref, quand on #, on imagine, on communique, on se retrouve ! On créée des groupes, on suit une tendance. Si je #PSG, ce n’est pas pareil que #OM. Je serai retweeté par @PSGtaupe et @imParizien et non pas par @News_OM.
En français, on traduit hashtag par «mot dièse». Fascinant ! Jusque là le dièse était surtout un symbole graphique pour la musique ou un symbole pour échanger avec une messagerie vocale. Rien de plus ! Jusqu’à l’invention du XXIème siècle ! J’écris comme Mozart composait. Je mets des notes blanches entre mes #, je pianote Alt+A sur mon PDA, Ctrl+Alt+3 sur mon clavier…
Alors voilà, je serai le Gutenberg du tweet, le Bernard Pivot du mot dièse, le Baden Powell du feu de camp, le François 1er du croisillon. J’inventerai des hashtags de toutes les couleurs, de toutes les polices, de toutes les casses. Il y aura la hashtag fantôme, le hasthag étoile, le hashtag électronique, le hashtag pack, le hashtag promo, le hashtag soldé. Il y aura le concours du village du hashtag puis le festival mondial du hashtag sans compter les cérémonies internationales et la fête intergalactique du hashtag. Demain, dès l’aube, à l’heure où le hashtag sera blanchi, nous nous réunirons autour de notre feu de camp. Mieux vaut consommer du hashtag, consumer du hashtag, fumer du hashtag. Il n’est pas néfaste, il reste conceptuel. Il n’est pas dangereux pour la santé, tout en restant addictif.