L’actrice X Nikita Bellucci a accepté de se prêter au jeu des questions / réponses avec Julien de Rubempré. Son parcours, son regard sur le monde du porno, son avis sur le plaisir féminin, Nikita dévoile tout.
Julien de Rubempré – Peux-tu te présenter en quelques mots et raconter un peu comment tu es arrivée dans le porno ?
Nikita Bellucci : Je suis arrivée dans le X il y a trois ans depuis janvier…C’est grâce a Ian Scott que j’y suis arrivée. Je n’arrêtais pas de me masturber sur lui jusqu’à ce que je le contacte via Facebook .. On s’est rencontrés et par la suite il m’a fait rentrer dans le milieu. Je suis depuis un an en exclu pour Hot Video, j’ai découvert le porno aux USA, dans les pays de l’est, Prague, Budapest.
JdR – Quelles sont les évolutions majeures de ce milieu depuis quelques années ?
NB : Je pense plutôt qu’il y a une régression, quand j’entends parler les anciens. Enfin surtout dans le porno francais. Ce n’est pas une critique ni un jugement qui n’est pas fondé, mais une simple constatation… Maintenant je n’ai pas tellement à juger vu que je n’ai pas connu l’âge d’or du porno … Mais il est certain qu’Internet et le porno amateur ont bien détruit le X. C’est dommage que le star system en France n’existe plus, cela éviterait que tout et n’importe quoi y rentre… Il y aurait une image un peu plus belle du X français, enfin…c’est un exemple parmi d’autres. Mais bien sûr, je ne me considère pas au-dessus d’une autre.
JdR – Angell Summers a arrêté sa carrière il y a peu, tu comptes continuer encore combien de temps ?
NB : Tant que j’ai la tête sur les épaules je continuerai, et tant que je prends plaisir à faire ce travail. Si demain j’arrête ce sera parce que Hot Video me remplacera, je ne me vois pas continuer après avoir vécu tant de belles choses avec eux.
JdR – Toi qui as tourné dans plusieurs pays, peut-on parler d’approches différentes du porno selon les cultures ?
NB : Aux USA le porno est respecté et pas en France. En France les gens sont fermés, irrespectueux et complètement hypocrites. Combien de fois je me suis fait insulter de pute par des mecs qui sans doute venaient juste de se branler sur mon cul ..
« Dans l’absolu les nanas ont toujours eu le pouvoir dans ce milieu, les femmes sont plus ouvertes pour parler porno »
JdR – Est-ce que tu penses que les femmes ont pris le pouvoir dans ce milieu ? Ce sont elles les stars, de plus en plus de réalisatrices, de plus en plus de scènes pour les femmes …
NB : Dans l’absolu les nanas ont toujours eu le pouvoir dans ce milieu, les femmes sont plus ouvertes pour parler porno. Énormément assument de se masturber, de visionner des scènes… Alors il est normal pour toucher ce nouveau « public » de mettre par exemple Liza Del Sierra derrière une caméra .
JdR – Donc faire du porno ce n’est pas juste pour l’argent ?
NB : Personnellement je n’y suis pas rentrée pour le fric. Au début on y gagne tellement peu … Je me suis retrouvée beaucoup plus dans la merde quand j’ai commencé le porno que lorsque j’étais serveuse .. c’est pour dire. Bon j’avoue que là c’est totalement l’inverse, et forcément on ne va pas se mentir : on y prend goût. Mais plus les années passent, bien que cela fasse seulement trois ans que j’y suis, plus j’ai l’impression que beaucoup font ça uniquement pour les thunes. J’ai lu par exemple une nana qui disait : »J’ai fait une double pénétration pour 150 euros, bah oui il faut bien que je remplisse mon frigo » .. ça devient tellement banal que ça ne choque pratiquement personne. .
JdR – La caméra augmente-t-elle le plaisir ?
NB : Perso, non. La caméra, je m’en fous un peu. J’ai besoin de faire abstraction pour pouvoir me lâcher complètement.
JdR – Avec le porno on touche, à mon sens, aux limites de la comédie car le plaisir pris dans les scènes est réel (en tout cas l’acte l’est). A quel moment cesses-tu de jouer un rôle lorsque tu tournes ?
NB : On se doit forcement de penser un minimum au public, de faire attention à ce que l’on voit bien la pénétration, et aussi ton visage. Mais à force de pratiquer, tu arrives à faire attention, mais en même temps à oublier ce qu’il y a autour . Si j’y pense trop, ça me coupe et je prends moins de plaisir .
JdR – Le porno rend-il parano ?
NB : Je suis de nature parano, mais je dois dire qu’avec le porno .. c’est encore pire! Chaque proposition de travail est analysée, étudiée…Je fais très très attention. Il y a énormément de mecs qui se font passer pour des pseudo réal, qui donnent rendez-vous à la nana et malheureusement certaines tombent dans le piège … Être parano dans ce métier est pour moi une grande qualité …